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Dans ce numéro, deux invités sont spécialement à l’honneur, Elena Piacentini (Actes Sud) et Gilles Zerlini (Nadeau) qui tous deux participent au renouveau d’une littérature qui ne cesse de se décliner dans une extrême diversité. Ici, et chez la première, il est question d’ausculter une société méditerranéenne à travers un certain classicisme, mais aussi dans la transversalité de ses interdits et des secrets qu’elle enfouit. Dans Les Silences d’Ogliano, les non-dits et la violence latente, les mensonges et la duplicité sont au cœur d’un roman quasi initiatique où les identités, familiales, criminelles, de genre… ne se dévoilent qu’au compte-goutte, et au rythme d’une narration qui emprunte aux intrigues policières si chères à l’auteure. Chez Gilles Zerlini, c’est deux ouvrages qui consacrent successivement un écrivain – plutôt porté jusqu’à présent sur les nouvelles – dans un genre romanesque où il excelle. Epuration explore – dévoile – , avec le Toulon de la guerre et des émigrations corses, des pans obscurs de l’Histoire moderne, lorsque la Résistance n’était pas forcément héroïque et la Collaboration plus complexe qu’il n’y parait. Et dans Lettres à mes fantômes, c’est un regard qui est porté sur la Guerre d’Algérie, au travers de jeunes appelés insulaires dont les expériences laisseront des traces peu reluisantes. Tous deux acceptent donc le jeu de l’entretien, après Francesca Serra, Julien Battesti, Cécilia Castelli, Lance Weller, Antoine Albertini, Michèle Pedinielli, Antoine Graziani ou Ornella Nobili, enrichissant ainsi notre revue de leur tonalité et leur créativité propres.

Plus loin, c’est le critique allemand Alexander Pschera qui nous offre un dossier ample et archi-complet sur l’écrivain Ernst Jünger. Et voici que nous découvrons tout, jusqu’aux plus profondes subtilités, sur l’auteur d’Orages d’acier. Litteratura s’internationalise ou plutôt confirme son désir d’échanger en pays littéraire, là même où les frontières s’abolissent naturellement. Et s’ensuit évidemment la création, dont notre revue est friande et toujours désireuse de témoigner. Avec Petite suite cap-corsine, c’est Maria Meria qui ouvre le bal, nous entraînant sur des sentiers de mémoire où l’humain et la poésie sont au cœur du texte. Diane Egault, avec Arabacciu, et Amalia Luciani, avec La voie du Nunatsiaq, lui emboîtent le pas dans des styles et des registres différents, mais Francescu Cucchi et Cameddu Biancarelli y vont aussi de leurs coups de stylos acérés, et dans une diversité des langues qui reste pour nous fondamentale et primordiale.

Et vient enfin la part des chroniques littéraires, de l’espace critique. François-Xavier Dianoux-Stefani s’attarde largement et avec passion sur William Boyle ou Chantal Thomas, Jérôme Luciani nous donne à connaître Zhang Yueran, et Pierre-Xavier Prietto est lui aussi inspiré par la littérature chinoise – de science-fiction – en chroniquant  Cixin Liu. Angéla Nicolaï, Marie Burel et Clément Parigi sont aussi de la partie, revenant sur des artistes aussi variés que Despentes, Artemisia Gentileschi, Brel, Gauguin ou Tolkien ! Apparaissent enfin Didier Rey – à propos de l’invention du « colonialisme vert » – et les différents points de vue des libraires qui, comme à chaque numéro, nous font part de leurs coups de cœur. La librairie des Songes (Sisco) et A Piuma Lesta (Bastia / Ghisonaccia) se prêtent ici au jeu.

Voilà. Vous savez à peu près tout ce qu’il y a à savoir sur ce dernier numéro, sachant qu’il est à présent distribué dans toutes les librairies en Corse et disponible à l’envoi par le biais de notre site : N°5 LITTERATURA

Rajoutons pour être complet qu’il est possible de s’abonner en envoyant un chèque de 36 euros à l’ordre de Association Litteratura (Adresse : Association Litteratura, lieu-dit u Cacau, Chemin d’Agnaredda, 20137 Porto Vecchio) ou directement, encore une fois, en passant par le site. Bonne lecture à tous !

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